mercredi 23 février 2011

Mille et Une Nuit avec l'Âme et le Coeur


En nommant sa plus récente série d’ oeuvres « Mille et Une Nuit », Kristina Viera Wolf est capable de rendre le voile de Schéhérazade non pas comme une métaphore pour la fabulation et les rêves, mais comme une façon de marier l’idée nébuleuse de l’âme avec l’état physique du corps et les conditions humaines. La plupart des oeuvres de cette série invitent le spectateur avisé à une expérience aérienne, un sens de mouvement expansif ; les lignes et les formes sont d’une qualité que l’on peut imaginer similaire à la qualité de nos propres âmes : vaporeuse, aérienne, et apparemment impalpable, soufflée vers les bords de la toile aux limites de celles-ci.

Mais, il y a une œuvre dans la série qui représente l’état physique de l’expérience humaine. Inspirée par sa propre activité (Kinomichi, Aikido, Tai-chi), son œuvre « Mille et Une Nuit 501 » sert de force à lier les autres peintures plus aériennes. En jetant un coup d’œil, la peinture semble une interprétation abstrait du cœur humain, les formes triangulaires représentent les valvules alors que les lignes étendues figurent le muscle lui-même. Il y a une énergie électrique ; les lignes fines et vives réfractent contre les formes courbes, semblables à des courants électriques. Au lieu de dériver vers les bords de la toile, l’énergie de ces « courants électriques » cause la contraction des éléments picturaux, comme s’ils étaient au milieu d’un orage électrique, et l’énergie est contenue dans un espace. Ce confinement augmente l’énergie de l’oeuvre et attire l’œil vers le centre du mouvement de la même façon que le cœur attire le sang au centre du corps et reste le centre du corps au sens figuré et littéral.


En exposition jusqu’au 27 février à la Galerie Art’et Miss ( 14, Rue Sainte Anastase, 3eme, Paris) ou en permanence sur le site www.art-top.eu.


Par Jordanne Ryan, assistant galeriste

mercredi 16 février 2011

Les Illusions de Création


« Illusions » par Ligia Barna serait représentatif de la conviction du spectateur de la facilité de création de l’art alors que la réalité de la création est un processus compliqué. « Illusions » joue sur la caractère interdisciplinaire de l’art et comment les techniques différentes ne sont pas limitées à une seule forme de l’art.

Le premier tiers de l’œuvre est léger et insouciant puisque les fils dansent contre la toile bleu claire. Cette légèreté est représentative du spectateur et son rôle passif dans le processus créatif. C’est dans le deuxième et troisième tiers du tableau que l’on voit le rôle de l’artiste dans le processus créatif. Les morceaux d’instruments créent la ligne entre le spectateur et l’artiste ; ils servent de lien entre les deux. L’art est leur expérience commune. Cependant, à mesure que les couleurs deviennent plus vives (du turquoise au sienne) la texture de l’œuvre devient aussi plus apparente dans son utilisation du fusain, des brisures d’instruments, et des couches épaisses de peintures. Tous les aspects sont tirés vers le bas du tableau comme s’ils prenaient racines pour représenter l’investissement de l’artiste dans son art. La texture est viscérale, tangible pour montrer comment l’artiste prend les matières premières et l’inspiration pure pour créer une œuvre.

L’artiste continue à pousser les frontières de l’art pendant qu’elle utilise les techniques différentes pour créer un dialogue entre la fluidité et l’abstraction. Elle incorpore la sculpture et la musique dans son tableau avec un sens d’unité entre les autres formes de l’art. Dans son usage de l’abstrait, l’artiste crée une indispensable interactivité entre les différents éléments. Elle brouille les liens entre les images concrètes et les significations concrètes, en laissant aux spectateurs le soin de trouver leurs propres conclusions et leurs propres expériences avec le tableau.

En exposition jusqu'au 27 février à la Galerie Art'et Miss (14, Rue Sainte Anastase, 3éme, Paris)ou en permanence sur le site www.art-top.eu.

Par Jordanne Ryan, assistant galeriste