samedi 19 avril 2008

Mireille Vanhove-Dubois témoigne

Mireille Vanhove-Dubois, par sa peinture me fait penser à des poèmes du XIXème siècle :

"Inquiétude" - Aquarelle sur papier - 51 cm x 36 cm

Misère

Hommes, femmes, vieillards enfin,
Tous ces vains chercheurs de problèmes
Souffrent du froid et de la faim;
Aussi les petits enfants blêmes.

Le désespoir vient les saisir;
C'est lui tout seul qui les enseigne,
Et toujours le cruel Désir
Mord leur chair qui pleure et qui saigne.

Ils vivent dans l'oubli hideux,
Sans que jamais rien y fleurisse.
Mais qui donc aura pitié d'eux?
Misère, la bonne nourrice.

Cet Ange au gosier enroué,
Réchauffant leur lèvre livide,
Met sur eux son châle troué
Et leur tend sa mamelle vide.

1er décembre 1883, Théodore de Banville (1823-1991)


Mireille Vanhove-Dubois nous parle de la misère d'Afrique, du drame d'une génération manquante à cause du sida, dans une société basée sur la famille.

Le froid, remplacé par la chaleur est tout aussi insupportable le ventre vide, les regards sont les mêmes.

"Regards inconsolables" - Aquarelle sur papier - 51 cm x 36 cm


Rimbaud également décrivait la souffrance des enfants :

Les effarés

Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s'allume,
Leurs culs en rond,

A genoux, cinq petits, - misère !
-
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l'enfourne

Dans un trou clair.


Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire

Grogne un vieil air.


Ils sont blottis, pas un ne bouge,

Au souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.

Quand pour quelque médianoche,

Façonné comme une brioche

On sort le pain,


Quand, sous les poutres enfumées,

Chantent les croûtes parfumées

Et les grillons,


Que ce trou chaud souffle la vie,

Ils ont leur âme si ravie

Sous leurs haillons,


Ils se ressentent si bien vivre,

Les pauvres Jésus pleins de givre,

Qu'ils sont là tous,


Collant leurs petits museaux roses

Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,


Tout bêtes, faisant leurs prières

Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,


Si fort qu'ils crèvent leur culotte

Et que leur chemise tremblote

Au vent d'hiver.


Théodore de Banville, Arthur Raimbaud et tous ceux qui se sont révoltés contre la misère de leur époque doivent se retourner dans leur tombe de voir que l'on a su développer des tas de technologies plus ou moins utiles et que la faim reste le problème principal du XXIème siècle.

"File de la survie" - Aquarelle sur papier - 51 cm x 36 cm

Mireille Vanhove-Dubois reverse ses bénéfices à des associations caritatives au bénéfice des enfants d'Afrique


Plus d'informations sur le travail de Mireille Vanhove-Dubois : cliquer ici








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