"Noris entre les éléments"
Le temps est suspendu.
Le temps est circulaire, mais coule aussi comme l’eau que ne revient plus.
Le temps donc n'existe pas. Le temps triche.
Mais le temps travaille la matière et rien ne le fuit, c’est le sculpteur final.
Le temps guérit tous les maux.
Le temps des ecclésiastiques n’est pas le même que celui du figuier indien.
Le temps de l'horloge n’est pas le même que celui du poète ni même celui du peintre au chevalet.
Le temps, il me semble, est la base du discours de Noris Maria Dias, peintre exemplaire de la tradition des terres du sud.
Oui, le Temps rigoureux et magique de l’enfance, flux statique macéré dans une palette de couleurs pudiques et décidées.
Le temps circulaire, les mythes: la Femme embrassant son enfant s’enracine au sol. Et dans une autre toile, l’être enceinte (peut-être elle-même) semble se lever en suspension dans la grâce de l’expérience fécondante. La femme, l’enfant, la trajectoire de l’être contemplé, qui contemple.
Aucune concession au "jetable" contemporain, à la facilité. L’artiste préfère, ce qu’est rare et louable, la bataille permanente et solitaire dans l’atelier. Elle travaille avec enthousiasme et joie féminine son tissu cosmique, tissé avec des fils d’acier. Quelque chose de Katherine Mansfield, des histoires familiales proustiennes, qui subitement, de façon simple et tout à fait déconcertante prennent leur envol vers le transpersonnel, dans les limites du symbolisme.
Les grands horizons de sa terre natale se croissent à la verticalité de la Terre Norvégienne, terre de cœur et d’accueil. Entourée des quatre éléments, l’artiste s’installe au milieu de la Roue et continue à peindre.
Rodrigo de Haro- Peintre et Poète brésilien (traduction Noris Maria Dias)
La galerie de Noris Maria Dias : cliquer-ici
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire