dimanche 17 mai 2009

Sylvie Gesbert de Linéa - Black Line

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Peindre est un acte sacré.

Quand je peins, j’avance sur le chemin que je peins.

La traque de soi, cette certitude : je suis là où je peins.

La peinture de Gesbert de Linéa remonte à la source des sensations.

La peinture de Gesbert de Linéa remonte à la source des sensations.Elle traverse la perception du language pour donner le fluxnaturel des origines. Zhuangzi dit que, enfermé dans une seule saison, l’insecte d’un été ne peut exprimer le gel. Dans la série des Rivages, je suis comme sur un pont de bois enjambant un torrent, je parcours le mouvement de l’eau et regarde la mer et je vois aussi la montagne dans mon dos, comme la source en altitude. La vérité n’existe pas. Elle est une abstraction pour l’homme occidental, pour le Chinois elle est une réalité flottante qui se construit en avançant. C’est à la foisun chemin et un cheminement (dao), animés d’une énergie (qi, j’ai vu d’ailleurs une oeuvre rouge, à l’huile dénomée qi, la danseuse) Tout est mutation, du vide au plein et du plein au vide. Dans ce mouvement se crée l’ordre du monde, la matrice des êtres et des choses, un primordial dit cette jeune peintre. En amont des formes visibles (xing er shang), ce qui signifie l’origine du mouvement universel.

Gesbert de Linéa conçoit, je crois , ainsi l’espace pictural, constitué de la forme et de la couleur, et du souffle entre les deux, créant un entre-deux, une vitalité appropriée, juste ( zhong, terme que les Occidentaux traduisent faute de mieux milieu, plutôt cime, point culminant entre deux versants où nait la source pure et fraîche). L’oeuvre est un espace du dedans ouvert sur le dehors. Continuité entre la nature et l’homme. Fluidité de la présence et de l’absence. Idée de la fulgurance vraie (ziran, comme le montre le grand maître Wu Daozi vers 710 - 760) et de la liberté : l’absence de règle est la règle suprême (Shitao). La forme et la couleur sont les fils de soie tissant sans rupture le cocon. Etre dans le coeur des choses, l’aube des horizons (Aubes lointaines dit le peintre), la beauté du lointain si proche comme la rosée qui, dès qu’elle est touchée se dérobe. Cette peinture est très souple, pour ne pasrester indéfiniment près de la souche à attendre que le lièvre s’y tue.

Extrait de Black Line - Transumances

Li Fu - Ecrivain

Sylvie GESBERT DE LINEA réalisera une peinture en live dimanche 17 mai à la galerie Art’et Miss de 16h à 18h

Exposition jusqu'au 31 mai 2009

14 rue Sainte Anastase - 75003 PARIS

Tél : 01 42 71 79 07

www.artetmiss.fr

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