vendredi 28 mai 2010

On se sent moins jeune par temps pluvieux

C'était justement ce soir-là
Lentement l'aube frémissante nous avait quittés
Quel soulagement!
Rassemblés nous suivions la chute sereine des lièvres et le passage des orchidées
On chevauchait parmi nous créatures raisonnables
Quand L. eut froid venez lui dis-je ce blanc désert nous abriter
Longue
Longue solitude
Les cieux divers laminaient des monstres verts crêtés
Vraiment le bel orage!
Pas d'autres sur l'opaque de la plaine
Rien que plaque livide et nous y incrustés
Dans l'odeur changeante des meules qui nous
Je crois chavira chavirait le coeur
Soir ainsi
Nouveau soir
Dans l'attente informe.

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Attentifs diaphanes
Jamais usés
Les yeux des lucioles
Jamais décrépites
Les musaraignes pâmées.


J'avais je n'avais rien
Dis que tu n'as rien mon petit
Pour me faire plaisir
Goutte à goutte la terre s'imbibait d'ombre
Le vieux banc rêvait avec nous à rien
Assurément
Pour quels promeneurs des framboises de la belladone abandonné?

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Attentifs diaphanes
Jamais usés
Les yeux des lucioles
Jamais déconfites
Les âmes sagement assises.



Tu sais je ne sais
C'est peut-être l'aube qui revient
Ou ce n'est rien
Qui passe
Tu sais j'ai peur aussi parfois la nuit
Le noir comme une porte
Recommencée.

Extrait de "on se sent moins jeune par temps pluvieux" de Maurice MOURIER, publié aux Editions Caractères.

Illustrations :

1. Pascaline MOURIER-CASILEMétamorphose -Pasiphaé ” - Techiques mixtes sur papier, sous verre - 60 cm x 78 cm - 450 € (actuellement à la galerie Art’et Miss )

2.Pascaline MOURIER-CASILEGardien du Temple - Halter et Goth ” - Techiques mixtes sur papier, sous verre - 32 cm x 46 cm - 350 € (actuellement à la galerie Art’et Miss )

dimanche 23 mai 2010

Le rêve du papillon

Découvrant avec plaisir "Les Philo-fables" de Michel Piquemal, je ne résiste pas à l'envie de le partager avec vous.

Extrait de la préface la citation de Patrice de la Tour du Pin : " Tous les pays du monde qui n'ont plus de légendes seront condamnés à mourir de froid."

michaux05-00.1274610352.jpgLe rêve du papillon :

Un philosophe chinois raconte cette histoire à donner le vertige...

"Dans son sommeil, un homme rêve qu'il est un papillon. Il voltige de fleur en fleur, il butine, ouvre et referme ses ailes. Il a la légèreté du papillon, sa grâce et sa fragilité. Soudain, il se réveille, et il s'aperçoit avec étonnement qu'il est un homme.

Mais est-il un homme qui vient de rêve qu'il était un papillon?

Ou bien est-ce un papillon qui rêve qu'il est un homme?"

D'après Tchouang-Tseu, sage taoïste chinois ( IVè - IIIè sièle avant notre ère)

Illustration : Michel MICHAUXLa Grande Glaneuse de Basidiomycètes ” - Acrylique sur panneau de bois préparé - 50 cm x 70 cm - 1500 € (actuellement à la galerie Art’et Miss )

jeudi 20 mai 2010

Marcel Van Duijneveldt: Entre Terre et Ciel


On peut voir un vaste paysage vide. La terre est orange, l’eau et le ciel sont bleus, et un croissant de nuages est gardé près de la terre par d’énormes bagues marrons. Serait-ce des arbres bizarres? On ne peut pas vraiment le savoir; c’est un paysage surréaliste. L’harmonie est magnifique, l’effet est à la fois calme et impressionnant. L’orange et le bleu font un beau contraste, et la courbe de la terre au bord de l’eau est un miroir de la courbe des nuages. C’est un espace d’un côté rigide, et de l’autre doux et fluide. Grâce aux perspectives, on a l’impression d’être soi-même dans ce paysage étrange et merveilleux.

Créateur de ce paysage et artiste d’origine Néerlandaise, Marcel Van Duijneveldt a appelé son œuvre Aeolus d’après le dieu du vent, comparant son île de Curaçao où il habite à la demeure d’Eole. Sur cette île le vent vient toujours de l’Est, et d’après Duijneveldt, Aeolus a créé le vent qui surgit des terres.

-Victoria Trudeau

mardi 11 mai 2010

L'art, hier, aujourd'hui, ... et demain?

L’art traverse un monde de contradictions; les musées et expositions officielles rencontrent un succès grandissant alors que les artistes contemporains font face à un abandon tout aussi grandissant.

Que représentent pour nous les oeuvres des anciens et celles de nos contemporains?

Vraisemblablement, nous cherchons nos racines lors de nos visites aux musées, nous idolâtrons de plus en plus ce lien vers notre Histoire. Pourquoi ne pas se sentir impliqué dans la transmission des oeuvres de nos contemporains?

Il est vrai que “l’art contemporain” est de plus en plus présenté comme “un produit financier”, des artistes “fabriqués” atteignent des côtes exorbitantes donnant une idée de l’art inaccessible. Mais pourquoi ne plus s’accorder le droit d’être juge en matière de goût et de sensibilité artistique.

valotpm.1273600327.jpgSi nous cherchons nos racines dans les musées, pourquoi ne pas pérenniser l’art de nos contemporains en constituant une collection qui nous apporte un plaisir immédiat en constituant un patrimoine pour nos enfants ?

Avons-nous si peu confiance en notre génération, en nous ?

La recherche de ces valeurs à transmettre nous implique-t-elle trop ?

Je ne sais pas quelles sont les bonnes questions ? Je ne sais pas non plus les bonnes réponses ? Mais j’ai le sentiment que notre génération ne joue pas son rôle de passeur de témoin concernant les arts plastiques.

Y a-t-il un lien avec le tabou face à la mort, avec notre propension à favoriser l’éphémère sur le durable ?

Les écrans, télévisions ou ordinateurs, nous font-t-ils perdre le contact avec la matière, l’œuvre originale ?

Je n’ai pas les réponses, je n’ai face à moi que le désespoir des artistes qui s’impliquent dans leur travail et qui ne rencontrent aucun soutien, qui présentent des œuvres intéressantes mais qui doutent au point de vouloir arrêter.

Je veux croire que ce n’est que provisoire, mais attention que ce provisoire ne dur pas trop longtemps et finisse pas imposer silence à ceux qui ont encore quelque chose de personnel à dire.


Illustration : Lionel VALOT ” le voyage désorganisé” - Acrylique sur toile - 50 cm x 61 cm - 800€ (actuellement à la galerie Art’et Miss )