samedi 28 mars 2015

Le collage sauvage : Alexandre TAILLANDIER

Alexandre TAILLANDIER expose actuellement à la Galerie Art’et Miss une collection des collages. Un artiste engagé, il nous présente avec un esprit créatif et original des oeuvres attentives de la vie contemporaine. 




À première vue, son style est marqué par une fraîcheur—une manipulation agile du graphisme qui capte le regard et rappelle l’art de rue. C’est dans l’oeuvre Sans titre qu’à travers un mélange des references familières mais inextricable, l’artiste crée un labyrinthe de couleurs et formes qui rend les paroles propagandistes illisibles.



Son travail découpe d’une façon iconoclaste des images tirées des publicités politiques, ludiques, ou autres. Les juxtapositions enlèvent l’autorité de ces images, et fait douter de ses vérités apparement absolues. La repetition des images, en interne d’une oeuvre ou parmi la série, critique la profusion des images dans notre société et les prive de signification. Exemple typique : l’oeuvre Nouvelle Vague où l’on voit l’affiche découpée du film Un homme et son chien. Alexandre TAILLANDIER chamboule une image devenu marque en mettant les bribes en alternance, annulant la signification désignée mais en révélant plein d’autres.
  




Dans la série clair obscure, tout ces éléments convergent dans des oeuvres frénétiques où la figure d’une femme émerge pour surveiller le reste du chaos. Un travail encore plus abstrait que le reste, les references brillent à travers des squelettes  de peinture.









Un travail pertinent qui nous pose plus de questions qu’il n’en résout, l’oeuvre d’Alexandre TAILLANDIER ne nous laisse pas indifférent. 





Ania Patla

vendredi 27 mars 2015

Irène SHRAER : My Man

Parmi sa collection dans l’exposition du “ Collage ” à la Galerie Art’et Miss, on rencontre l’oeuvre d’Irène SHRAER : “ My Man ”. Cette série de 8 collages sur imagerie médicale apporte une richesse de contextes variés, manipulée de main de maître sous la forme des oeuvres visuellement sophistiquées.   



Germé des thèmes classiques dans le travail d’Irene SHRAER, “ My Man ” fait référence par sa technique de collage et sable à une paysage désertique de mythe. Inspiré par la figure du Juif et la réminiscence de l’expérience du désert de l’histoire, son travail transforme ces inspirations mythologiques en une parole sur thèmes universels. 
  
De prime abord, on apprécie les abstractions exquises du sable coloré. Exploitant la technique du collage, ces interactions dynamiques des couleurs sont montées sur l’imagerie médicale. Des images perçantes des parties du corps, les imageries indiquent à la fois l’individuel et l’universel. Montrant des gens particuliers mais non spécifiés, elle nous rappelle nos liens fondamentaux entre nous, de l’homme à l’homme.

C’est dans le contexte du désert évoqué par le sable, où, d’après l’artiste, l’homme rencontre une infinité de possibilités. Dans ce lieu vide, on se confronte à soi-même et s’offre avec humilité à l’esprit humain.  

La série “ My Man ” représente une collection des oeuvres éblouissantes qui ont le pouvoir de nous lancer dans l’introspection. En réunissant des paroles mythologiques, des reflexions spirituelles, et une technique experte, Irène SHRAER crée des oeuvres authentiques et raffinées. 






jeudi 26 mars 2015

Ghislaine Lejard et la poésie du collage

Même parmi une exposition totalement dédiée au collage à la galerie Art’et Miss—en cours du 13 au 29 mars—le travail de Ghislaine LEJARD se démarque. C’est avec une touche lyrique et par son style manifestement raffiné que la poète/artiste Ghislaine LEJARD exploite la technique du collage pour achever des oeuvres vraiment spéciales.  


Dans l’ensemble, cette collection de collages manifeste exceptionnellement une harmonie, équilibre de formes et de couleurs qui invite à la savourer. Les oeuvres jouent avec l’espace, nous plongeant dans une profondeur, et à la fois font remarquer son traitement intime. Vues de loin ou de près, les images oscillent entre la platitude et la profondeur, et entre l’abstrait et des references visuelles. Germées souvent d’inspirations artistiques ou littéraires, les oeuvres explorent des thèmes variées. 


Prenez par exemple l’oeuvre “Hommage à Alfred Manessier.” Dans cet hommage, Ghislaine LEJARD s’inspire du style de Manessier—un artiste Moderne français (1911-1993)—le transformant à travers le collage. Manipulant des couleurs riches avec finesse, l’oeuvre se compose de tranches alternées qui suivent le style de Manessier mais qui ajoutent un aspect plus profond. Plus que les plans de couleur, les morceaux dépeignent de la peinture,  des écritures, des édifices—en même temps, ils ressemblent à des formes organiques. Dans cette oeuvre, donc, on apprécie comment Ghislaine LEJARD manipule une multitude des références d’une façon contenue et subtile.  



L’inclusion fréquente de morceaux de texte complique encore le travail. Dans “Un billet : André Breton,” on voit un extrait présentant le nom “André Breton;” faisant reference bien sûr à l’artiste. Encore, le “ocean floor” dans “Géographie intime” nous invitent à considerer le fond de l’océan, forcément associé aux qualités visuelles de l’oeuvre qui lui ressemble. Son  utilisation des textes lisibles intègre un profondeur supplémentaire du regarde sur l’oeuvre, exploitant les symboles. Face à cette technique, on se sert des textes fragmentés, tirés des écritures. Dans ces cas-ci, comme dans “Écritures” et “Untitled,” elles fonctionnent d’un côté esthétique qui fait quand même la liaison entre la littérature, la poésie, et les arts visuels en évoquant une sentiment romantique. 


D’une texture visuellement séduisante, ces collages papiers mélangent des qualités romantiques et graphiques en liaison avec les arts et la nature. Comme des aperçus du monde, les oeuvres de Ghislaine LEJARD expriment surtout une maitrise de composition des couleurs, formes, textures, et des nuances émotives.





Ania Patla

jeudi 19 mars 2015

Les collages de CDRIC-MOASA

 


C’est dans l’exposition de « Collages » en cours à la galerie Art’etMiss du 13 au 29 Mars qu’on trouve l’œuvre de l’artiste CDRIC-MOASA bien dans son élément. Cet expert du collage nous montre encore une fois les possibilités infinies inhérentes à cette technique de réappropriation des images.


En parlant, donc, des infinis, on regarde sa première œuvre dans l’exposition, « Le gardien ». Situé dans un champ scintillant des étoiles—ou bien des diamants—on voit une figure de l’esprit Christique en auréole lunaire. Est-il juste entouré par les bijoux précieux ou en fait-il partie ? On se pose cette question par le fait des mains qui essaient de le saisir comme un autre bijou à posséder. Ce collage d’images tirées souvent de magazines de mode nuance notre perception du corps et sa commercialisation dans les medias. Cette implication a une interaction intéressante avec des références mystiques du serpent comme symbole du mal, de la tentation et de l’infini qui « garde » l’homme. Cette juxtaposition nous fait penser aux liens entre la nature et nos efforts pour la surmontée.
            





D’un autre côté, on voit comment CDRIC-MOASA manipule des images trouvées pour récontextualiser de nouveau ses effets. Dans « Quel Sport ! », nous voyons un homme/mannequin assailli par les mains flottantes qui l’habillent, lui donnant l’image de la femme et du luxe : rouge à lèvres, bracelets incrusté des diamants, petit chien-accessoire. Cependant, ici, ces symboles et la question du genre sont remit en cause : « Quel Sport ! » ?



En accord avec les références iconographiques, les images modernes et les critiques de la société, le travail de CDRIC-MOASA retient des éléments charmants d’esprit et d’humour. Par exemple, prenez le jeu de mot de « Pétillart ». Dans cette œuvre de l’art pétillant, on voit sur un fond d’un jaune lumineux un crocodile/homme—exemple supplémentaire de la référence mythique des chimères animal/humain. 
Encore une fois, il y a la superposition étonnement assimilable d’une biche perruquée et fumante : « Oh ma biche ! ».
Sois par les effets visuels somptueux ou bien par les titres énigmatiques, toutes les œuvres de CDRIC-MOASA parmi l’exposition des « Collages » nous attirent et nous plongent dans la découverte d’une richesse conceptuelle et d’une souplesse artistique extraordinaire.



Ania Patla

mercredi 18 mars 2015

L'exposition "Collages"


L'artiste coupe, il colle, il peint, il déchire. Avec le collage l’artiste met en équilibre la construction et la destruction pour créer un essai visuel. Des  images médiévales, des  islamistes, aux politiciens, ou aux rêves fantastiques, les sujets de l'exposition “Collages,” à la Galerie Art’et Miss sont aussi divers que leur construction.
collage


Dans l'exposition “Collages,” les artistes ont créé des nouvelles histoires avec les images recyclés. Certaines œuvres de Michel Narbonne, par exemple, deviennent une sorte de casse-tête, où le spectateur peut trouver mille petits détails qu'on découvre peu à peu. De loin, le collage est une mélange de couleurs et de formes;  les images apparemment infinies, mais, de près, les images
3.jpgdeviennent individuelles -- le spectateur peut voir des poules qui portent chapeau haut de forme, ou une famille dont les têtes sont des cubes; ces moments cachés sont la récompense. Avec sa construction dense, l’artiste dispose ces images hétéroclite en plusieurs couches qui montrent l’absurdité de la vie. Nous connaissons bien les cartes du tarot de Marseille et leurs images, et Michel Narbonne s’approprie ces images médiévales dans un mode différent de destruction. En disposant en rangées de trois, et encadrées
Cartes de taroten noir les cartes du tarot sont marquées avec d'un grand X fluorescent.  Le couleur fluo avec les sujets médiévaux créent des effets de juxtaposition. La forme propre des cartes est détruite par la peinture fluo; On peut voir les images dans un nouveau contexte moderne.

 L’opposé de la destruction de Michel Narbonne est la construction de Kristina Viera Wolf. Elle construit ses collages en superposition des dessins, donc les images sont accentuées par la peinture et le dessin.

5Chaque artiste crée un type de construction/déconstruction unique. Dans les tableaux d' Hélène Donadieu et de CDRIC-MOASA, on peut voir comment une sirène est composée d’étoiles et de pierres de lune, ou comment  une biche en perruque blonde fume. En utilisant des images préfabriquées avec le collage, les artistes sont capables de prendre ce que le spectateur sait déjà, et de le retravailler dans une perspective individuelle. Chaque œuvre devient un fantasme et son impact est amplifié par le choix de découpages, collages, peintures, et déchirures.

 L’exposition “Collages,” à Galerie Art’et Miss inclus les artistes CDRIC-MOASA, Hélène DONADIEU, Ghislaine LEJARD, Nadja B., Michel NARBONNE, Irène SHRAER, Alexandre TAILLANDIER, Mireille VANHOVE-DUBOIS, et Kristina Viera WOLF. L’exposition est du 13 au 29 mars.

Katherine Page.